
L'histoire
Qu'est-ce que la vie ? A-t-elle un but ? Qui y a-t-il après la mort ? Qui sommes-nous ? Dès l'enfance, de nombreux questionnements m'assaillent. Les adultes n'étant pas en capacité de m'apporter de réponses satisfaisantes, je décide de les chercher par moi-même.
Chercheur en biologie
J'entreprends des études de biologie afin de mieux comprendre cette vie qui m'échappe. Huits années plus tard, je décroche un doctorat en physiopathologie cellulaire et moléculaire. Je m'intéresse au rôle de certaines cellules souches impliquées dans la régénération du corps humain. Nous faisons de belles découvertes scientifiques mais ce qui m'émerveille le plus, c'est de voir à quel point la vie est pure intelligence. Lorsqu'un tissu est blessé, il se régénère de lui-même. C'est fascinant.

La souffrance
Rapidement, d'autres questions apparaissent : pourquoi la vie se multiplie sous tant de formes différentes ? Que cherche-t-elle ? Mon intérêt pour mes travaux de recherche diminue à mesure que ces questionnements métaphysiques s'imposent à moi. À ce moment-là, et malgré tout ce que j'ai accompli dans ma vie dont je pourrais être fier, ce n'est jamais assez bien. Je ne suis pas heureux. Je vis de plus en plus d'émotions négatives que je tente de supprimer. Plus je les repousse et plus elles s'intensifient. Je rentre dans une phase de dépression. Je ne m'intéresse plus du tout au pouvoir de régénération du corps. Je me demande maintenant comment "moi", je vais pouvoir guérir de ces blessures émotionnelles. Cette quête m'obsède et prend toute la place. Mon médecin m'invite à essayer la méditation. Je ne tiens pas 5 minutes. Je lis beaucoup de livres jusqu'à tomber sur le pouvoir du moment présent d'Eckhart Tolle. Une révélation. S'en suivront de nombreuses lectures d'enseignements et/ou enseignants non duels (La Bhagavat Gita, Le Tao Te king, Ma Amritanandamayi...).
Chercheur spirituel
Je travaille beaucoup. Je ressens beaucoup de stress et mon corps me fait de plus en plus savoir que je devrais quitter ce métier. Une journée de mai, je m'effondre. C'est le burnout. Un épuisement total de l'être à tous les niveaux : physique, mental et émotionnel. Le corps ne répond plus. Je quitte alors mon travail de chercheur scientifique pour devenir un chercheur spirituel à plein temps. Je me repose et plonge dans l'intériorité. Toute cette souffrance que j'ai tant refusé, la vie me pousse maintenant à la rencontrer. C'est violent, mais je décide de m'abandonner à elle, de la ressentir pleinement. Je réalise alors que plus je suis UN avec la "souffrance", plus je la ressens sans suivre les projections du mental et plus elle s'allège. J'intensifie alors la pratique de la méditation avec pour seule doctrine : être un avec ce qui est.
Lors de ce cheminement intérieur parfois ressenti comme douloureux, d'autres expériences énergétiques et mystiques se manifesteront. Cela est vu comme un encouragement à poursuivre l'investigation dans l'intériorité. En effet, ces expériences, aussi belles et fascinantes soient-elles, ne sont justes que des phénomènes transitoires qui n'apportent pas la paix profonde.
La paix
Un matin, le mot Upanishad revient en boucle dans mon esprit. Je ne connais pas le sanskrit. En faisant quelques recherches je découvre qu'Upanichad signifie "être assis par terre aux pieds du maître". La vie me présente les Satsang de Pierre Leré Guillemet et Gérald Ben Merzoug. Très vite, grâce à leur partage, il est vu que les perceptions sensorielles apparaissent et disparaissent dans un espace plus vaste que ce petit moi. Il n'y a plus d'intérieur ni d'extérieur. Il y a "quelque chose" de permanent et de conscient dans l'expérience qui précède ce jeu d'apparition et de disparition des formes. Certains l'ont appelé le Royaume des cieux, d'autres le Tao, le Vide ou encore la Conscience. C'est une Présence sans forme. Cette phase s'appelle l'éveil. S'éveiller à la croyance qu'il n'y a que le plan manifesté, un monde fait d'objets impermanents. Il est aussi vu que la pensée "Je suis David" apparaît et disparaît elle aussi au sein de cette Présence éternelle. Plus l'attention se repose en Cela et plus la paix se révèle. C'est un bonheur qui vient de l'intérieur et qui ne dépend plus des conditions extérieures. C'est notre véritable nature.
Après l'éveil, de nombreuses émotions encore stockées dans l'inconscient peuvent ressurgir. Ce fut le cas ici. En parallèle du goût de la paix qui s'intensifiait, des émotions refoulées dans l'inconscient ont continué à émerger, jusqu'à un traumatisme, pour être vues et accueillies pleinement depuis cet espace d'ouverture. Depuis, le goût de la paix a laissé place à un sentiment de plénitude au sein duquel un processus d'épuration est toujours en cours.
L'éveil symbolise la fin de la quête, mais paradoxalement, ce n'est pas la fin du chemin. Il est vu que ce Je Suis est le socle de toutes les expériences. Nous réalisons que Cela a toujours été là et qu'il le sera toujours. La vague a pris conscience qu'elle n'est pas cette forme mais que son essence est l'eau. La quête s'arrête car ce qui demeure permanent dans l'expérience a été "trouvé". Toutefois, ce n'est qu'une étape. Selon les sages, la libération suprême est la réalisation du Soi (non vécue dans l'expérience direct). C'est un changement radical de perspective. Lorsque le voile de l'illusion tombe définitivement, il est dit que l'identification à un moi personnel est vue comme complètement illusoire. Le sentiment de séparation tombe et nous nous reconnaissons alors en tout. C'est la paix ultime.
​​​La vague réalise qu'elle est l'Océan.​​
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